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Ce 22 mars 2018, les agents français ont été appelés à se mettre en grève et à participer massivement aux manifestations organisées pour la défense des services publics.

Comme c’est le cas en Belgique, nos collègues de la Fonction publique en France sont eux aussi confrontés à la frénésie des réductions aveugles de budget. Au menu du Comité d’Action publique 2022 (CAP2022) : restructurations, privatisations et abandons de missions.

VIGN20180322_Solidaires2À la SNCF pour commencer, le gouvernement envisage d’abandonner 9 000 km de « petites lignes », soit 30 % du total actuel. Or, en un siècle, la moitié du réseau ferré a déjà disparu. Au passage, les surfaces récupérées suite à l’abandon de lignes et bâtiments pourraient être mises en vente et permettre aux acquéreurs (promoteurs et investisseurs immobiliers) de réaliser de belles plus-values. La réforme envisage également l’ouverture à la concurrence, avec à la clé l’écrémage des trafics, la hausse de la contribution des collectivités et des prix, du dumping social. Une application du modèle britannique en quelque sorte, tristement mis en évidence dans le film The Navigators de Ken Loach, qui fait froid dans le dos.

Et les réformes envisagées ne se limitent pas au rail. Le Plan Stratégique Douanier prévoit à terme la disparition de 50 % des services. De manière générale, l’État envisage de se recentrer sur ses missions et d’en externaliser un certain nombre, de recourir plus largement à l’engagement de contractuels, et d’individualiser la rémunération en la liant à l’évaluation. Le statut est mis à mal dans l’hexagone, et à travers lui, l’assurance d’un traitement égal et impartial des usagers. Pour rappel, le statut des fonctionnaires n’a pas été mis en place au bénéfice de ceux-ci, mais bien pour le service public des usagers.

VIGN2080322_Solidaires3Vous l’aurez compris, la Fonction publique française subit en réalité des assauts comparables à ce qui se passe chez nous. Et tout comme en Belgique, la concertation est plus que limitée. Des ateliers de co-construction ont beau avoir été mis en place, aucun forum de débat public n’a été ouvert. Dans les faits, c’est à un comité d’experts aux profils managériaux d’entreprise, le comité Action publique 2022 (CAP 2022) qu’il revient de faire des propositions de réforme, sur la base d’une revue des missions et des dépenses publiques. Le cadre et les objectifs ont donc en réalité déjà été arrêtés et sont parfaitement explicites.

Face à ce simulacre de démocratie sociale, le syndicat autonome Solidaires, mais aussi la CGT et FO se sont retirés en novembre du cycle de concertation action publique 2022, refusant d’être associés à cet exercice de « co-construction » de la réforme gouvernementale, pour reprendre ce terme très usité par le gouvernement. Leur but en tant que syndicats n’est en effet pas d’accompagner la démolition et la précarisation des services publics.

Au vu de la situation, ce 22 mars 2018, les agents français ont été appelés à se mettre en grève et à participer massivement aux manifestations organisées pour la défense des services publics.

La fonction publique et les services publics sont une richesse pour la France et pour la Belgique. Tout comme l’UNSP, Solidaires se bat pour le renforcement des services publics, outil de cohésion sociale et de redistribution des richesses. Solidaires se bat pour une fonction publique forte et indépendante des intérêts particuliers, garante de l’intérêt général et de l’égalité de traitement des usagers. Solidaires est porteuse d’un projet de transformation sociale fondé sur les solidarités et la justice sociale. Les services publics et la Fonction publique sont au cœur de ce projet.

Une nouvelle fois, nos combats respectifs se rejoignent. Nous subissons des attaques similaires. Ici en Belgique, les statuts sont continuellement remis en cause, et un discours de dénigrement du fonctionnaire de la part du monde politique est systématiquement présenté aux citoyens. L’UNSP a donc adressé tout son soutien à ses collègues de Solidaires dans ce combat contre la déconstruction du service public. Leurs revendications et leurs combats sont les nôtres. Leurs valeurs, nos valeurs sont justes !

Comme nous nous plaisons à le répéter lors de chacune de nos actions : UNE ALTERNATIVE EXISTE. LES AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE FONT PARTIE DE CETTE ALTERNATIVE, DE CETTE SOLUTION !