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Vieillir dignement, c’est possible !

VIGN20180508_Tract-manifestationNous exigeons :

  • une pension dès 65 ans ;
  • une pension légale qui permet de vivre dignement ;
  • une pension minimum qui évite de plonger dans la pauvreté ;
  • une prise en compte réelle et effective de la pénibilité du travail ;
  • une prise en compte des accidents de la vie dans le calcul de la pension comme s’il s’agissait de périodes de travail effectif ;
  • une pension prévisible qui ne dépend pas de la conjoncture, contrairement à ce qui est actuellement prévu avec le système de pension à points ;
  • des mesures de fin de carrière qui prennent en compte l’allongement de la carrière.

Nos pensions sont finançables à condition de :

  • mettre un terme aux économies réalisées dans la sécurité sociale ;
  • lutter contre la fraude et l’évasion fiscales ;
  • faire un choix sociétal.

STOP AUX IDÉES PRÉCONÇUES

La pension des agents de la Fonction publique constitue toujours un salaire différé.

Si on tient compte de tous les avantages dont ne disposent pas les fonctionnaires, l’écart de rémunération entre la Fonction publique et le secteur privé existe toujours bel et bien.

Si, aujourd’hui, les salaires dans la Fonction publique sont de plus en plus comparables à ceux du secteur privé en termes de salaires bruts, il n’en va pas de même pour tous les avantages extralégaux dont bénéficie une large majorité des employés du secteur privé.

À condition de comparer ce qui est comparable…

Le SPF Finances compte plus de 20 000 agents. Une comparaison avec la boulangerie de quartier, comme l’a récemment fait une députée de la N-VA, n’a pas de sens.

Une simple consultation des offres d’emploi de Fortis montre que les futurs employés se voient proposer toute une série d’avantages, dont, entre autres, une assurance hospitalisation, une assurance groupe, des congés extralégaux et congés bancaires, des chèques-repas électroniques, le remboursement du trajet domicile-travail, Internet@home, une prime multimédia, des réductions pour le personnel, des chèques-cadeaux, des avantages familiaux, des allocations familiales extralégales. Sans oublier la voiture de société dans de nombreux cas.

Selon le dernier « Baromètre des salaires Jobat », 75 % des salariés belges bénéficiaient par exemple d’un plan de pension complémentaire. Les employés et cadres du secteur privé bénéficient en moyenne de 2 à 3 avantages extralégaux parmi ceux cités.

Précisons encore que tous ces avantages extralégaux bénéficient de régimes d’impositions ultra-favorables. Lorsque les fonctionnaires font leurs courses, leur plein d’essence, paient leur crédit pour leur voiture ou leurs frais médicaux, cela vient se déduire automatiquement de leurs revenus nets. Sur un an, la différence se chiffre déjà en milliers d’euros. Sur l’ensemble d’une carrière, la différence est gigantesque.

Sur le site Jobat.be, en 2011, les avantages étaient estimés à 2 688 € par an pour un employé en début de carrière et s’élevaient à 15 973 € par an pour un employé avec 10 ans d’expérience. Montants auxquels il faut encore ajouter le montant perçu via l’assurance groupe au moment de la pension.

Affirmer aujourd’hui que la pension des agents de la Fonction publique n’est plus un salaire différé, c’est faux ! Si on tient compte de tous les avantages dont ne disposent pas les fonctionnaires, l’écart de rémunération entre la Fonction publique et le secteur privé existe toujours bel et bien.

La moyenne des pensions en Belgique est inférieure à la moyenne des pensions des pays membres de l’OCDE et de l’Union européenne.

Ce sont donc les pensions légales du secteur privé et, plus encore, celles des indépendants qu’il faut revaloriser en Belgique, et pas, à l’inverse, réduire celles de la Fonction publique !

L’OCDE a réalisé une étude sur la moyenne des taux de remplacement des salaires au moment du départ à la pension pour l’ensemble des pays membres, à savoir le pourcentage entre la première rémunération de retraite et le dernier salaire perçu en fin de carrière.

VIGN20080508_graphique

Sur ce graphique, on s’aperçoit qu’en Belgique, un pensionné touche à titre de pension en moyenne 61 % de son dernier salaire d’actif. Loin derrière les Pays-Bas (96 %), le Luxembourg (89 %), et de manière générale, derrière la moyenne de l’Union européenne qui était de 71 % et même légèrement en dessous de celle des pays membres de l’OCDE qui était de 63 %.

Ce sont donc les pensions légales du secteur privé et, plus encore, celles des indépendants qu’il faut revaloriser en Belgique, et pas, à l’inverse, réduire celles de la Fonction publique !

Parallèlement, dans son étude Panorama des pensions de 2015, l’OCDE a cherché à connaître le pourcentage de la population de plus de 65 ans considérée comme monétairement pauvre, à savoir disposant d’un revenu inférieur à 50 % du revenu disponible médian des ménages. En 2012, la Belgique comptait 10,2 % de personnes âgées de plus de 65 ans considérées comme monétairement pauvres.

Contre 8,1 % en France, 8,4 % en Allemagne et au Luxembourg, et 7,9 % aux Pays-Bas.

En réformant la pension des fonctionnaires à la baisse, les agents isolés bénéficiant des salaires les plus bas seront d’autant plus fragilisés et risquent eux aussi de connaître la précarité.

Si, au niveau européen, la Belgique fait en effet partie des pays dont le montant global des pensions représente un des pourcentages les plus élevés du PIB, affirmer qu’il est nécessaire de revoir ces pensions à la baisse pour diminuer leur part relative dans les dépenses publiques revient à prendre le problème à l’envers. En agissant de la sorte, le gouvernement entend faire porter le poids du manque de vision politique et du manque de relance de l’activité économique sur les pensionnés du secteur public.

Demain, c’est la sécurité sociale qui devra prendre en charge les pensionnés précarisés.

C’est tout simplement inacceptable !

C’est pourquoi, ce mercredi 16 mai, marchons ensemble pour défendre nos pensions !

Rendez-vous devant l’entrée principale du North Galaxy à partir de 10 h 30, départ de la manifestation à 11 h.

Voici les informations pratiques