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Et si avant d’y penser, on recrutait rapidement les emplois prévus au plan de personnel !

Le Conseil des ministres du 2 mars 2018 a approuvé un projet d’arrêté royal qui établit le cadre réglementaire de l’introduction du travail intérimaire dans certains services fédéraux, dans les entreprises publiques et HR Rail, et qui met en œuvre ce travail intérimaire.

Si ce projet d’arrêté royal est approuvé, dès qu’il entrera en vigueur, le travail intérimaire sera possible dans certains services fédéraux, dans les entreprises publiques et HR Rail dans les cas ci-dessous :

  • le remplacement temporaire d’un contractuel dont l’exécution du contrat de travail est suspendue ;
  • le remplacement temporaire d’un contractuel dont le contrat de travail a pris fin ;
  • le remplacement temporaire d’un contractuel qui a réduit ses prestations en application de l’article 102 de la loi de redressement du 22 janvier 1985 portant des dispositions sociales, pour autant que la modification des conditions de travail n’ait pas été conclue pour une durée indéterminée ;
  • le remplacement temporaire d’un agent qui n’exerce pas sa fonction ou ne l’exerce qu’à temps partiel ;
  • le surcroît temporaire de travail ;
  • et l’exécution d’un travail exceptionnel.

Il reste encore plusieurs étapes avant l’entrée en vigueur du projet (notamment les négociations en Comité B).

Cette proposition n’est pas nouvelle. Le gouvernement précédent parlait déjà de la possibilité d’intérim dans la Fonction publique. Et ce projet d’arrêté est inscrit dans l’accord du gouvernement actuel.

La Belgique, ou – à nouveau – l’art de poser des sparadraps sur des fractures ouvertes. La Fonction publique n’a pas besoin d’intérimaires, mais d’un engagement massif d’agents. Depuis des années, le mot d’ordre reste le même : faire plus avec moins. Engager des intérimaires, en plus d’accroître le nombre de personnes occupées sous des statuts précaires, ne résoudra pas les problèmes de personnel de la Fonction publique. Plus encore aujourd’hui à l’ère du numérique, où les tâches manuelles sont souvent réduites à leur plus strict minimum.

Nous l’avions signalé à l’époque, et notre position n’a pas changé : l’UNSP rejette tout recours au personnel intérimaire et cela pour différentes raisons. Par exemple :

  1. Le travail intérimaire ne convient nullement aux missions dévolues à nos départements. Peut-on sérieusement envisager des douaniers intérimaires, des receveurs intérimaires, des contrôleurs fiscaux intérimaires ? Et il en va de même pour les policiers, les pompiers et bien d’autres départements.
  2. De même, inévitablement, la qualité du service rendu aux citoyens ne pourrait qu’en souffrir.

L’UNSP ne peut accepter le développement d’emplois que nous appellerons Kleenex au sein de la Fonction publique.

La Fonction publique dispose de solutions plus respectueuses du personnel pour répondre à une surcharge de travail occasionnelle. Celle-ci étant souvent prévisible.

Depuis des années, le SPF Finances a toujours dû gérer la pénurie, que ce soit en matériel, en personnel, mais aussi en formation des agents. On organise la pénurie pour introduire l’intérim. Machiavel n’aurait pas fait mieux.