Ajouter des soucis financiers aux problèmes de santé ?
Vous le savez certainement : l’Arizona a annoncé vouloir réformer en profondeur le système de quota de congés de maladie des fonctionnaires et le remplacer par un système calqué sur celui du secteur privé.
Pour justifier cette décision, Jan Jambon qualifie ce système d’« archaïque ».
Une fois de plus, le ministre utilise une méthode trop familière à son parti et à certains responsables politiques de l’Arizona : user de clichés, entretenir les préjugés, jeter le discrédit sans le moindre argument concret.
À l’UNSP, nous refusons cette logique de soupçon généralisé. Nous avons donc fait ce qu’il aurait dû faire : analyser les chiffres réels, issus du rapport officiel du MEDEX. Et ces chiffres sont clairs.
Absentéisme dans la Fonction publique : les faits, pas les fantasmes
Les fonctionnaires sont plus absents que les salariés du privé ?
FAUX.
Les données le prouvent : le taux d’absentéisme est systématiquement plus élevé dans le privé que dans la Fonction publique fédérale.
Les fonctionnaires statutaires sont plus souvent absents pour maladie que leurs collègues contractuels ?
FAUX.
Le taux d’absentéisme est même plus élevé chez les agents contractuels.
Notre but n’est évidemment pas ici d’opposer statutaires et contractuels.
Nous voulons répondre aux insinuations du ministre Jambon, selon lesquelles les fonctionnaires statutaires profiteraient du système actuel de quota de congés de maladie.
Si c’était le cas, le taux d’absentéisme serait plus élevé chez les fonctionnaires statutaires que chez leurs collègues contractuels.
Or, ce n’est pas du tout ce qui se passe : si la fréquence moyenne d’absence est quasi identique entre statutaires et contractuels, la durée moyenne des absences chez les fonctionnaires contractuels est nettement plus élevée que chez les fonctionnaires statutaires.
De nombreuses absences injustifiées chez les fonctionnaires ?
FAUX.
En 2023, 99,08 % des absences pour maladie contrôlées par MEDEX étaient justifiées. Seulement 0,29 % d’entre elles ont été déclarées injustifiées, et 0,63 % ont dû être écourtées.
Une réforme basée sur des fantasmes, pas des faits
Oui, le système de quota est un avantage pour les fonctionnaires. Et alors ? Le privé en a d’autres : assurance revenu garanti, primes, plans de pension complémentaires… Faut-il les supprimer aussi ?
En quoi soutenir financièrement son personnel malade est-il archaïque ?
Un fonctionnaire malade basculerait plus rapidement vers une rémunération réduite à 60 %.
En cas de cancer, de burn-out ou même de grossesse compliquée, ce sont des agents en détresse qui seraient fragilisés. On parle ici de situations réelles, pas d’abus fantasmés.
Ce combat nous concerne TOUS
On justifie la réforme par des soi-disant abus en fin de carrière, mais on supprime aussi le mécanisme en cours de carrière. Cherchez l’erreur !
Cette réforme met en péril un mécanisme de solidarité essentiel. Elle remplace la confiance par la suspicion, le soutien par la sanction.
Nous attendons d’un gouvernement qu’il améliore la vie de ses citoyens, pas qu’il la dégrade.
Même si chacun espère ne jamais vivre un tel malheur, nous sommes tous potentiellement concernés !
Et nous, à l’UNSP, nous nous battrons pour préserver ce droit fondamental.
Ensemble, défendons un système juste, humain, et nécessaire.
Contre les préjugés. Pour les faits. Pour nos droits.
Tous à Bruxelles le mercredi 25 juin
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Pour plus de détails concernant les congés de maladie (et notamment les chiffres du rapport MEDEX) : cliquez ICI